Le 21 avril 2021 s’est tenu un débat consacré au développement du tourisme durable et solidaire en Europe. Organisé par le Réseau européen pour un voyage écologique pour tous, pour se faire entendre au niveau européen, cet événement en ligne s’inscrit dans le cadre de L’Année européenne du rail. Ce qu’il en faut retenir de cette rencontre…
Si tous les participants se sont accordés à dire que l’industrie touristique en Europe est importante d’un point de vue économique pour la plupart des pays, ses limites ont toutefois été pointées : surconsommation, flux massifs de touristes, pollution, dégradation de l’environnement.
Les participants ont ainsi affirmé leurs engagements en rupture avec l’industrie de masse du tourisme. Pour Teresa Fereira, directrice du développement et de l’innovation au Turismo Portugal, “la durabilité est la nouvelle norme” et le tourisme durable qu’elle appelle de ses vœux ne doit plus être considéré comme un secteur de niche.
A l’idée d’industrie devrait se substituer progressivement un nouveau mode de voyage et de consommation. Une nouvelle vision du voyage européen en quelque sorte, inspirée du mouvement “slow living”, de la consommation durable et du tourisme responsable.
Penser de nouvelles stratégies touristiques fondées sur les petites et moyennes entreprises touristiques durables, mettant en avant l’environnement naturel, les populations et initiatives locales pourrait être une réponse à la crise sociale, économique et sanitaire actuelle.
Penser local pour développer un tourisme global et durable
Autre proposition : encourager la coopération entre opérateurs touristiques et créer un système global pensé pour le local. Comment ? En faisant évoluer les stratégies touristiques qui vont traditionnellement du haut vers le bas (top down), en stratégies coopératives, en étant à l’écoute des besoins et attentes des cultures et populations locales, en privilégiant l’authenticité. Pour cela, Marta Cabral et Teresa Ferreira proposent différentes solutions concrètes : encourager les longs séjours, limiter la saisonnalité, développer des relations touristiques “d’humains à humains”.
Coopérer à tous les niveaux
Les participants ont par ailleurs insisté sur la nécessaire coopération entre opérateurs du tourisme, populations locales et institutions, et ce à toutes les échelles : locale, régionale, nationale, européenne. L’objectif ? créer des dynamiques de coopération et de réseau pour rendre plus audible et visible les petites et moyennes entreprises composant la majeure partie du tourisme durable, faire entendre leur voix auprès des institutions, car comme l’explique Julia Balatka, cofondatrice de l’agence de voyage Conscious Tourism Group (Autriche), ce sont les institutions qui ont les cartes en main pour faire évoluer les règles et lois… Il s’agit d’analyser l’échelle locale pour penser une nouvelle méthodologie globale.
Le députée européenne Claudia Monteiro de Aguiar pour sa part propose de créer une agence européenne pour le tourisme afin de dessiner les contours d’un tourisme durable à l’échelle européenne. Elle souhaite aussi accélérer la transition écologique du tourisme. A ce sujet, de nombreuses solutions pour réduire l’empreinte carbone du tourisme ont été évoquées. Parmi celles-ci, la création d’un écolabel européen pour soutenir et contrôler les offres touristiques durables en Europe, inclure le tourisme dans les agendas verts ou rendre à nouveau opérationnel le groupe européen pour un tourisme durable créé en 2012.
Et le train?
En cette Année européenne du rail, les participants se devaient d’aborder la question de la mobilité ferroviaire. Le consensus pour rendre le voyage en train plus pratique et économique que l’avion, au sein de l’Europe s’est rapidement fait. Le directeur de Sardinia Fair Travel (Italie), souhaite par exemple la réinstauration des trajets de nuit pour créer des voyages plus longs et des itinéraires en train entre la Sardaigne et l’Allemagne. Rendez-vous dans quelques années pour vérifier si les idées et préconisations de cette rencontre ont été entendues à l’échelle locale comme à l’échelle européenne.
Visionner la rencontre (en anglais):
En savoir plus sur Réseau européen pour un voyage durable: Reseau europeen pour un voyage durable
Chloé Delaloy
Marine de Briey
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